Stéphane PERRIN
                         
 

Le Progès - La misère des sites archéologiques dans l'Ain

18/3/15
1 commentaire

 « C’est misérable, dans l’Ain personne ne s’intéresse à nos trésors archéologiques. Quand je vois ces pierres quasiment abandonnées, ça me fait mal au cœur… »
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Dans le jardin du palais épiscopal de Belley, Pierre Blanc, historien et passionné de la période gallo-romaine a du mal à cacher son énervement. Devant lui, des pierres funéraires gravées trouvées dans le bas Bugey sont à peine abritées sous un misérable auvent. Des jeunes y ont écrasé leurs mégots, ont tagué leurs histoires sentimentales, quand ils ne s’en sont pas servis d’urinoirs. Plus loin, de curieuses pierres allongées servent de balises pour la pause pipi des petits chiens. Ce sont des pierres à cupules, datées de 4 000 à 7 000 ans avant Jésus-Christ. Elles restent un mystère et on ne connaît pas vraiment leur utilité d’alors. Peut-être servaient-elles, par l’emplacement de leurs infractuosités, à guider les marcheurs avec les étoiles.

Ces richesses, on les connaît à Belley et on comprend le désarroi des passionnés. « On connaît la valeur de ces pierres. On a un projet pour les abriter, les mettre en valeur, avec un parcours pédagogique. On a fait des démarches à la Drac (direction régionale des affaires culturelles) pour être aidé, c’est une histoire d’argent, mais rien ne pourra se faire avant quelques années », explique-t-on en mairie. En attendant, ces pierres vont continuer à se détériorer pendant longtemps.

Et ailleurs ? Ailleurs, rien ou presque. « Il y a de très belles pièces qui ont été trouvées lors des fouilles dans l’Ain. Mais elles sont inaccessibles aux visiteurs, stockées dans les caves ou les greniers du musée de Brou qui n’en fait pas une priorité. « Nos trésors, tout le monde s’en fout. Il y a quelques mois, avec d’autres amis passionnés, nous avons démarché la Drac de Lyon pour racheter les pièces découvertes l’été dernier sur un chantier de la Côtière. On nous a répondu « pas possible ». Elles restent dans un carton. L’Ain est un désert pour la présentation de ses richesses », fulmine Pierre Blanc.

De fait, pour les amateurs d’histoire des premiers siècles après Jésus-Christ ou d’avant, ne reste que le musée d’Izernore - voir par ailleurs. Un autre existe à Briord, mais il appartient à une association et n’est pas ouvert au public.

C’est donc à Lyon, au Musée gallo-romain de Fourvière, qu’il faudra vous déplacer pour découvrir les vestiges du temps d’Astérix. Le calendrier gaulois ou le dieu de Coligny trouvés dans une vigne en 1897 y reposent. La commune du Revermont ne possède que des moulures. « On souhaitait les racheter, explique le maire Jean Bernadac, mais c’était trop coûteux, surtout au niveau de la sécurité pour les vols… »

Et comme les fouilles se font rares, seulement dictées par les travaux des grandes structures routières ou ferroviaires, l’âge d’or de l’âge de bronze, du fer ou de nos ancêtres les Gaulois est bien loin derrière nous et semble enterré à jamais. Triste.

Olivier Leroy

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Commentaires :

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  • Stephane dit :
    21/3/2015 à 16h 26min

    Les lois actuelles concernant les objets issuent de fouilles programmées ou de découvertes fortuites sont incompréhensibles. Les objets des très nombreuses fouilles préventives sont...on ne sait ou...mais certainement pas aux yeux du grand public. On manque cruellement de musées locaux dans des communes pourtant riches en histoire. Merci à l'archéologie de prôner la protection, le partage et l'avancée de nos connaissances. Merci de semer la confusion chez les détectoristes respectueux et de les confronter à la N° 89-900 du 18 décembre 1989 au lieu mettre en avant leurs découvertes fortuites. Lorsque les grands projets urbains auront détruis entierement notre patrimoine, peut être que plus d'attention sera porté à ceux qui veulent partager leurs découvertes pour faire progresser l'histoire et qui attendent impatiement une avancée vers le Treasure Act, prêt à s'acquitter d'un permis annuel payant, argent pouvant resservir à la protection du patrimoine et à la création de musée.




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